Run-away - Once Upon a Time

Justine Lévy, ou comment trouver toujours les bons mots.

Sun, 07 Oct 2012 23:01:00 +0200

« On n'avait pas vingt ans, on s'aimait mais on ne savait pas ce que ça voulait dire, on ne savait pas que ça voulait dire qu'on allait souffrir, qu'on allait pleurer et se battre et se faire du mal et avoir envie de mourir, on avait vu les autres mais on n'était pas les autres, on était un miracle, on allait gagner là où Adriane et Solal avaient échoué, on vivait dans l'instant, on ne se posait pas de questions, on ne savait pas qu'un jour l'amour deviendrait un souvenir qui tord le cœur. »
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« J'ai lancé le cadre par terre, le verre s'est brisé mais comme c'était pas assez, j'ai bondi du lit et j'ai déchiré la photo, celle qu'il prétendait tant aimer, la photo de nous deux en mariés, beaux et légèrement ridicules, il y avait tant de monde qu'on ne connaissait pas à notre mariage qu'on est partis avant la fin. Il a eu l'air triste, plus de la photo déchirée que du fait de me quitter. Il a toujours été fou avec les photos. Parfois je me disais qu'il n'aimait les choses de la vie que pour les voir un jour en photo. Moi c'est le contraire, rien ne me fait plus peur qu'une photo de bonheur avec toute la quantité de malheur qu'elle promet, qu'elle contient, mais sans le dire, en cachant bien son jeu. Je ne savais pas encore que c'était la meilleure chose qui puisse m'arriver, qu'il me quitte. Comment j'aurais pu le savoir ? Il était toute ma vie, sans lui je n'existais pas...»
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« J'en ai marre de ce froid en moi. Marre de ne plus avoir chaud ni mal. Marre de passer à coté de la vie, du bonheur, du malheur, des gens, des corrida, de la mort. Merde la fausse vie. Merde le noir, le silence, l'anesthésie, les chats, les jeans. Il a raison, Pablo. Faut arreter de pas vivre. Faut arreter de pas pleurer. Faut arreter la rétention de larmes, ça va me donner de la cellulite dans le visage, à force. Faut que t'arretes d'avoir peur d'etre vivante. Chaque fois que tu mets la radio à fond dans la salle de bains, je sais que tu vas pisser. Faut arreter, Belle du Seigneur. Faut arreter l'amour sublime, les amants beaux et nobles et parfaits. Le matin, on est chiffoné, on a mauvaise haleine, c'est comme ça, faut accepter, c'est ça aussi la vie. La vie c'est qu'un jour je quitterai Pablo, ou Pablo me quittera. Je lui préférerai quelqu'un ou il en aura marre de moi, et ce sera triste mais ca ne sera pas tragique. Et puis la tristesse passera, elle aussi, comme le bonheur, comme la vie, comme les souvenirs qu'on oublie pour moins souffrir ou qu'on mélange avec ceux des autres ou avec ses mensonges. […] La vie est un brouillon finalement. Chaque histoire est le brouillon de la prochaine, on rature, on rature, et quand c'est à peu près propre et sans coquilles, c'est fini, on n'a plus qu'a partir, c'est pour ça que la vie est longue. Rien de grave.»
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« Il sait qu'il ne peut rien me demander. Il ne sait pas grand chose de moi, mais ça il le sait, je n'ai rien à lui donner, je n'attends rien non plus de lui. Peut-être qu'il en souffre. Peut-être qu'il attend, qu'il pense qu'il va me guérir. A l'époque, après la dispute, j'ai définitivement interdit les mots d'amour. Obscènes, les mots d'amour, usés d'avoir trop servi, je trouve ça déshonorant de dire je t'aime à une femme, je trouve qu'entre homme et femme ça devrait être un motif de rupture, je nous interdis les mots pour être sûre que les sentiments ne vont pas suivre et qu'un matin on va pas se réveiller avec l'amour qui sera parti, comme ça, cling, comme c'est venu.»
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« Je donnerais tant pour revenir à ces mensonges-là, ces mensonges normaux, sans importance, ces mensonges que font tous les enfants à tous les parents, il y a grève au lycée, c'est pas moi qui ai mangé le chocolat, je dors chez mon amie Delphine, non je ne sais pas où est ton pull en cashmere, qu'est-ce que c'est que ce nouveau chat, je ne sais pas, non, c'est pas moi qui l'ai amené : c'est ma vie entière qui est un mensonge maintenant... »

I will never leave you. I will never hurt you. And I will never stop loving you.

Sun, 07 Oct 2012 22:35:00 +0200

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___La rencontrer est la plus belle chose qui me soit arrivée. Je ne sais pas ce que j'ai fais pour mériter ça, pour avoir cette chance, mais c'est comme si je n'avais besoin que d'elle pour vivre, pour avancer. C'est la sensation de ne jamais être seule, le sentiment d'être toujours comprise et aimée. C'est n'avoir peur de rien, se dire que tout est possible et réalisable. C'est relativiser les choses, tant que l'on est toutes les deux, tout ira bien. C'est plus fort qu'une amitié, c'est le genre de relation qui devient la chose la plus importante et la plus indispensable à ta vie. C'est tout. Réellement tout. C'est la deuxième partie de soi, tu n'es entière que quand tu sais qu'elle est quelque part et qu'elle respire le même air que toi. C'est se torturer l'esprit quand elle ne va pas bien, avoir peur à chaque instant qu'il lui arrive quelque chose et qu'on soit loin d'elle, c'est être heureuse et sourire quand on sait qu'elle est heureuse. C'est la faire passer avant tout, et surtout avant soi-même. C'est n'espérer qu'une chose, la voir au plus vite. En quelques mots, c'est ça, mais au fond c'est beaucoup plus fort que tout ce que je viens de dire parce que c'est indescriptible. C'est plus fort que tout, tellement magique, tellement unique. C'est Nous, l'une sans l'autre, ça ne peut pas fonctionner. Je n'avais jamais cru qu'une rencontre pouvait changer une vie, j'avais tort. Parce que depuis qu'elle est là, j'ai l'impression d'avoir évoluée, d'être devenue tellement mieux, d'avoir une utilité. J'ai l'impression d'être sur terre pour quelque chose, être là pour elle à chaque instant, à chaque seconde. Je ne serai pas une de ces personnes connues qui arrivent à changer le monde, comme Mère Teresa ou Rosa Parks, mais je serai là pour elle, ma jumelle, cette "autre moi", et c'est bien plus important. Je ne sauverai peut être pas des vies, mais j'essayerai de toujours la protéger et la réconforter. Je donnerai tout, tout ce que j'ai, tout ce que je peux, pour elle, pour qu'elle soit heureuse, pour voir un sourire sur son visage.

Etouffe moi d'amour avant le pire.

Sun, 07 Oct 2012 22:06:00 +0200

___Prends moi dans tes bras. Serre moi. Serre moi pour que j'oublie tout. Je t'en prie, aide moi, sauve moi, fais moi respirer comme avant, sans ce poids à l'intérieur, sans cette peur qui me ronge. Serre moi et ne me laisse jamais partir, garde moi pour toi, serre moi à en étouffer. Avoir mal ailleurs pour ne pas penser à lui, à nous, à tout ce que les gens disent, tout ce qu'ils pensent, tout ce qu'ils croient. Fais moi oublier, prends mes souvenirs et jette les loin, loin, loin de moi, de ma tête, de devant mes yeux. Soigne moi. Rapidement, un traitement éclair qui guérit en quelques secondes, en quelques minutes, quelque chose d'agressif, de douloureux s'il le faut. Et quand je voudrai m'éloigner, me dégager de cette étreinte, ne me laisse pas faire, même si je te supplie, même si j'ai des bons arguments, rappelle moi comment tu m'as trouvé, comment tu m'as portée et relevée, comment j'étais en miettes. Ne me laisse plus jamais sombrer à ce point. S'il te plait.
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« Je voudrais que tu viennes, que tu viennes, pour leur dire que tu m'aimes, qu'ils ont tort, que tu m'aimes. »

Once upon a time, we burn bright, That all we ever seem, To do is fight, On and on, and on, and on, and on…

Sat, 06 Oct 2012 19:38:00 +0200

___Tu as vu ? Moi aussi je peux faire semblant. Moi aussi je peux sourire, parler à d’autres gens, rire même parfois, j’arrive à me lever tous les matins et à faire comme si rien n’avait jamais eu lieu. Même si je ne comprends plus rien, même si je ne sais plus qui je suis, ce que je fais ou ce que je dois faire, j’arrive à vivre sans toi, sans tous tes sourires, sans notre complicité d’antan. Ce n’est pas facile, loin de là, parfois la douleur arrive comme une vague et elle dévaste tout sur son passage, mes faux sourires ne suffisent plus pour cacher le trou béant au fond de ma poitrine. Tu me manques, l’ancien toi me manque. Mais tu vois, j’ai trop de fierté pour t’avouer tout ça, je ne retournerai jamais vers toi, je ne ferai plus le premier pas. Et je sais que tu penses la même chose. Mais j’ai fait trop d’effort, j’ai essayé, tu as tout foutu en l’air, encore et encore. Alors, c’est fini. C’est bel et bien fini. Je me le suis répété des centaines de fois, tentatives qui sont toutes restées vaines, puisque tu as toujours su mes points faibles, comment m’atteindre, comment me faire revenir. L’écrire est une bien meilleure solution. Je ne veux pas, plus, de cette relation passionnelle qui nous détruit, qui fait autant de mal que de bien. Je ne veux plus être faible devant quelqu’un. Je ne veux plus me sentir utilisée, me sentir rejetée à certains moments et aimée à d’autres, je ne veux plus me prendre la tête. Je veux une histoire simple, une histoire belle, sans prises de tête, sans jalousie excessive, sans problèmes et questions incessantes. Je ne veux plus me battre.